ISBN
978-2-916749-23-5
event Paru le 20 janvier 2011
menu_book 176 pages - 13,5 cm x 20,5 cm
local_offer 17,00 €

Édition originale : En la cuidad he perdido una novela, Enrique Carvajal H., Quito, 1930
Édition espagnole : Ediciones Escalera, Madrid, 2009

Collection
Hors cadre

Humberto Salvador

Dans la ville j’ai perdu un roman…

Traduction de l’espagnol (Équateur) : Claude de Frayssinet
Conception de la couverture : Hugues Vollant
Illustrations de la couverture : Claire Dubois-Montreynaud

Roman de jeunesse, Dans la ville j’ai perdu un roman… est une œuvre expérimentale dans sa forme, son propos et son écriture. C’est un roman d’investigation, un roman quête qui parle de l’écriture comme expérience ludique et source d’inspiration romanesque.

Le narrateur arpente la grande ville, Quito, avec émerveillement et fascination, il y découvre le monde moderne : les lumières, l’agitation, les quartiers comme autant de scènes théâtrales, les automobiles… Désireux d’écrire un roman, il veut s’inspirer de Victoria, la jeune fille qu’il aime mais qui lui semble inaccessible, à l’image de ces actrices de cinéma qui pour lui sont des êtres sublimes. La vie banale de Victoria ne pouvant servir de déclencheur pour le roman qu’il souhaite écrire, il va donc créer un personnage qui s’appellera Victoria, puis, il s’inventera son propre personnage, et d’autres suivront…

Aux visions oniriques que lui inspire la ville (thématique essentielle dans les grands romans des années vingt et trente : Dublin/Joyce ; Trieste/Svevo ; New York/Dos Passos ; Berlin/Döblin…) viennent s’ajouter toutes sortes d’images et de personnages qui composent le monde moderne : le cinéma, le cubisme, Ravel et Stravinsky, Freud. Pour écrire son roman le narrateur va monter un spectacle et présenter certaines scènes dont nous autres, lecteurs, aurons la primeur.

Dans la ville j’ai perdu un roman… est un hymne à la modernité et aux formes avant-gardistes. De ce fait, il faut rapprocher ce roman d’autres ouvrages écrits à la même époque dans le continent sud-américain : Les Sept fous, 1929 (qui vient de faire l’objet d’une nouvelle édition chez Belfond) et Les Lance-flammes, 1931, de Roberto Arlt, ainsi que Adán Buenosayres de Leopoldo Marechal, 1948.

Comme dans les ouvrages de ces deux écrivains argentins, on sent dans cette œuvre de Humberto Salvador un vent de liberté qui marquera la littérature hispano-américaine à venir.

Cet ouvrage a été réalisé avec l'aide de la Région Occitanie et traduit avec l'aide du Centre national du livre.

Extrait

Les étoiles de cinéma sont des personnages qui nous échappent. Nous aimerions les rattraper, les arracher à l’écran pour écrire un roman rare sur chacune d’elles. Les dérober au silence, emprisonner leur vie transparente. Mais elles sont au-delà du laboratoire romanesque. Elles suggèrent et s’en vont. En se transformant en brume, elles émeuvent. Ce sont les personnages ombre.

Citation de Franck Mannoni, Le Matricule des anges

Dans cette œuvre virtuose au style hyperbolique, Humberto Salvador refuse la fixité pour suggérer un nouveau pacte au lecteur. Le romancier offre et partage son processus créatif. Au lecteur, à son tour, de faire éclater les cadres, d’être en déséquilibre permanent.